Nouveaux chrétiens : sursaut ponctuel ou tendance de fond ?

Interrogations sur un phénomène de conversions

Suite à la diffusion du premier texte de ma nouvelle publication “A la grâce de Dieu”, j’ai reçu de nombreux messages d’encouragements et je vous en remercie du fond coeur. Vos mots sont précieux, ils me confortent dans ma démarche et j’en rends grâce au Seigneur.  

Certaines personnes m’ont également partagé leurs propres expériences de conversion ou de “retour aux sources” en Christ.  

Voici un témoignage que je trouve particulièrement emblématique de l’itinéraire parfois tourmenté que nombre d’entre nous ont emprunté. 

“Merci Alain pour ton partage, cela me ramène à la petite fille que j’étais qui voulait vivre l’enseignement du Christ, déjà « aimez-vous les uns les autres » était la base pour moi. Par contre, je ne comprenais pas et rejetais l’enseignement religieux. Il nourrissait une culpabilité en moi, je ne comprenais plus grand-chose…ces interprétations de l’enseignement du Christ me séparaient donc de cette voie du Christ en moi. Je ne pouvais plus utiliser les mots de Dieu, Christ tant je ressentais qu’il avait été détourné de leur message originel. J’ai donc cherché à retrouver cette essence originelle de Vie et d’Amour dans d’autres approches énergétiques, spirituelles dont la physique quantique, le chemin du tarot et des lettres hébraïques, Annick de Souzenelle, la loi Naturelle, la beauté de l’activité biologique de mon corps et ces messages de Vie …et bien d’autres choses. Tous convergent évidemment vers cette Voie évolutive et Vivante du Christ en nous et, pour autant avec une difficulté et en même temps un désir profond de reprononcer les mots de « Seigneur Dieu » et du « Christ en moi » tant j’avais peur de tomber dans l’égrégore dévié du Véritable Amour. Depuis quelques jours, j’écoute Denis Marquet et je m’autorise à reprononcer ces mots dans une intimité profonde avec moi-même et cela m’amène à revenir tout doucement à ce plan d’unité et d’Amour Infini. J’écris cela parce que ton message me donne l’opportunité de l’exprimer tant je ressentais ce « passage » et cette invitation, peut-être, de ma propre Voix Intérieure en te lisant. Gratitude.”  - Anne Thunus 

• Combien sommes-nous partout sur la planète à laisser entrer le Christ dans nos vies après avoir exploré d’autres voies spirituelles ? 

• Assiste-t-on à un simple sursaut de la foi/refuge provoqué par un environnement anxiogène ? 

• Est-ce une tendance plus profonde marquant un regain de dynamisme du christianisme, une vague de fond portée par l’évolution de l’humanité en Christ  ?  

• Les détours par les pratiques énergétiques, ésotériques, méditatives, philosophiques, religieuses, permettent-ils une compréhension plus viscérale, plus riche, plus mystique, plus holistique, de la Parole de Dieu ? 

• Quel est l’impact de ces “nouveaux chrétiens” sur les communautés historiques ? Sont-elles à même de les accueillir et de répondre à leurs attentes ? 

• Assiste-t-on à une nouvelle période d’hybridation et de métissage de la culture chrétienne telle qu’elle s’est opérée dès la naissance de l’Eglise primitive ? 

Je ne possède pas les réponses à ces questions et je vous invite à proposer les vôtres en commentaires ou dans le chat sur Substack. 

Vous êtes en France, au Québec, en Belgique en Suisse ou ailleurs, quelle est votre réalité et vos observations de ce phénomène ? Comment le vivez-vous ?

Afin d’ouvrir des perspectives, voici trois citations extraites du recueil de textes d’Alexandre Men (1935-1990) intitulé “Le christianisme ne fait que commencer”, Cerf 1996. J’aurai l’occasion de parler plus longuement de cet homme extraordinaire dans un prochain article.   

“Le Christ appelle l'homme à la réalisation de l'idéal divin. Il n’y a que des hommes bornés pour s’imaginer que le christianisme est achevé, qu’il s’est complètement constitué «au IVe siècle» selon les uns, «au XIIIe siècle» ou à un autre moment selon les autres. En réalité, le christianisme n'a fait que ses pre­miers pas, des pas timides dans l'histoire du genre humain. Bien des paroles du Christ nous demeurent  encore incompréhen­sibles. En effet, alors que la flèche de l'Evangile a pour cible l'éternité, nous sommes encore des néandertaliens de l'esprit et de la morale. L'histoire du christianisme ne fait que commen­cer. Tout ce qui a été fait dans le passé, tout ce que nous appe­lons maintenant l'histoire du christianisme, n'est que la somme des tentatives - les unes malhabiles, les autres manquées - de le réaliser.”

“Le christianisme n’est pas une nouvelle éthique. C’est une nouvelle vie qui met l’homme en contact direct avec Dieu.” 

“Le Christ est celui qui porte avec nous le fardeau de notre vie. Voilà le centre et l’axe du christianisme.”